Poursuite des leaders séparatistes : NNANDI KANU le leader séparatiste du BIAFFRA devant la cour

Poursuite des leaders séparatistes : NNANDI KANU le leader séparatiste du BIAFFRA devant la cour

Initialement prévu pour le 26 juillet, le procès du leader indépendantiste biafrais Nnamdi KANU devrait s'ouvrir ce jeudi. Un procès sous haute tension qui se déroulera à la Haute Cour fédérale d'Abuja. Un procès à haut risque pour le Nigeria dans la mesure où l'on assiste à une forte montée des velléités d'indépendance. Le leader de "The iPod" a été arrêté et ramené au Nigeria fin juin dans des circonstances encore floues.

Lorsqu'il se présentera sur le banc des accusés, cet homme de 54 ans, à l'allure frêle et au crâne rasé, devrait dire s'il plaide coupable ou non coupable. Son procès a été reporté à plusieurs reprises car les autorités nogériennes ont invoqué des "problèmes logistiques" pour ne pas le transférer dans la prison de haute sécurité du DSS à la Haute Cour fédérale. Ses avocats veulent éviter que le scénario de la dernière fois ne se répète.
Il est vrai que, selon plusieurs sources, il pourrait ne pas être présent au procès. Tout le Nigeria suivra cette affaire, qui prend depuis quelque temps des proportions politiques.

La radicalisation du mouvement

Avant 2009, personne n'avait suivi Nnamdi KANU. La même année, il crée la radio Biaffa. Porteuse de voix depuis Londres pour la lutte contre la sessession. Le leader du mouvement du peuple autochtone de Biaffa (Ipod), milite pour un état indépendant de Biaffa dans le sud-est du pays. Au fil des années, son ton se durcit et la KANU incite les Biafrais à prendre les armes contre le Nigeria.
C'est ainsi que la KANU sera accusée d'être à l'origine du pillage des institutions parlementaires et administratives dans le Sud-Est du pays. Même l'IPOD dément formellement ces allégations.

Le leader séparatiste diviseur fait face à trois nouvelles accusations depuis lundi pour des actes de violence et des opérations de ville morte qui ont forcé les gens à se déplacer.

Le cas de KANU met en lumière la division entre le Nord et le Sud. C'est dire que ce pays de plus de 210 millions d'habitants est plein de divisions. Il faut noter qu'au même moment l'armée tirait sur les agriculteurs et n'était jamais inquiétée par le gouvernement. C'est ce qui pousse certaines communautés à se radicaliser contre d'autres. Les Igbo en particulier, troisième groupe ethnique du Nigeria, voient dans l'arrestation de KANU une tentation de déstabilisation du pays.

Il faut que ce procès qui s'ouvre aujourd'hui ait plusieurs enjeux dans l'unification du Nigeria qui est menacée par plusieurs velléités sionistes dans toutes les régions du pays.

Gabriel ONANA