Antilles: les descendants d'esclaves traînent l'État Français en justice

Antilles: les descendants d'esclaves  traînent l'État Français en justice

Le procès en appel qui a débuté lundi concerne le rôle de l'État dans la traite négrière. Un crime contre l'humanité qui a laissé des marques indélébiles.

Le combat juridique a été initié en 2005 par de nombreuses associations des Antilles, de Guyane mais aussi de l'Afrique. Il s'agit notamment du collectif des filles et fils d'Africains déportés, du Mouvement international  pour les réparations (MIR), et du Conseil mondial de la diaspora panafricaine (CMDP).

Les procédures en question ont été favorisées par la loi  Taubira votée le 21 mai 2001 qui reconnaît l'esclavage comme un crime contre l'humanité.

 Partie d'une assignation en responsabilité, l'affaire est portée en appel puis en cours de cassation. Après un rejet de la justice française en 2019, les plaignants ont effectué recours auprès de la Cour Européenne des droits de l'homme qui juge la plainte recevable.

En marge une autre procédure en justice est entamée par la partie civile au tribunal de Fort-de-France en 2015. C'est ce jugement qui après avoir été rejeté le 4 avril 2017 a repris cette semaine.

Après la première journée basée sur les atrocités et crimes de l'esclavage, mardi la partie civile s'est focalisée sur les conséquences en Martinique, Guadeloupe et en Guyane de nos jours. Les avocats ont avancé comme conséquence <<l'épigénétique>> dernière révolution selon eux. Elle est une science qui révèle que l'environnement peut modifier les gènes et permettre la transmission génétique du traumatisme et des réactions liées au stress des esclaves aux descendants . L'un des avocats a expliqué dans la même lancée que <<le crime s'est étendu sur deux siècles et la réparation va durer le même temps>>. La sentence sera connue le 18 janvier 2022.

Nadine EDIA OWONA