LIBAN : Une manifestation contre le juge d’instruction Tarek Bitar dégénère

LIBAN : Une manifestation contre le juge d’instruction Tarek Bitar dégénère

 Des explosions en masse et plusieurs véhicules incendiés, au moins une personne a été tuée et plusieurs autres blessées lors de ce rassemblement organisé par le Hezbollah pour dénoncer le rôle du juge d’instruction Tarek Bitar.

Les tirs ont retenti alors que le cortège passait dans le quartier de Tayoumeh, situé entre la banlieue chiite au sud de la ville et le palais de justice où devait se terminer le rassemblement.  

Le premier ministre libanais, Najib Mikati, a lancé un appel au calme. Dans un communique, le chef du gouvernement a dit suivre les événements de près avec le chef d’état-major de l’armée question d’envisager des mesures à prendre pour remédier à la situation. En début d’après-midi, les affrontements se poursuivaient et des tirs de roquettes RPG ont été entendus. L’armée libanaise a appelé les civils à évacuer les rues et a prévenu qu’elle tirerait contre tout élément armé qu’elle croisera dans la rue.

L’incident survient peu après que la Cour de cassation du Liban a rejeté des plaintes déposées par deux anciens ministres contre le juge en charge de l’enquête liée à l’explosion au port de Beyrouth. Un rejet qui lui permet de reprendre les investigations autour de ce sinistre. M. Bitar avait été contraint mardi de suspendre son enquête dans l’attente du verdict de ce tribunal, provoquant ainsi la crise la plus grave au sein du gouvernement libanais.  

L’explosion survenue le 4 Aout 2020 causée par le stockage sans mesure de précaution d’énormes quantités de nitrate d’ammonium a fait moins 214 morts, plus de 6500 blesses et plusieurs quartiers de la capitale dévastés. Les autorités libanaises sont mises en cause pour négligence criminelle. Elles refusent toute implication et investigation internationale.  

Le Hezbollah, pro Iranien et ses alliés exigent de dessaisir le juge d’instruction, l’accusant de politiser l’enquête, tandis que les responsables politiques refusent d’être interroges par M. Bitar. Mardi Bitar a émis un mandat d’arrêt contre le député et l’ex-ministre des Finances Ali Hassan Khalil

Gabriel ONANA