Chronique

L'ombre d'une honte sur l'Afrique

L'ombre d'une honte sur l'Afrique

La sagesse africaine, celle qui s'enseigne au crépuscule de nos soirées villageoise et près de la chaleur de feu de bois nous a appris ceci de précieux, on n'abandonne pas un frère aux mains de l'étranger, pire encore, on ne tient pas la main de l'étranger pour affliger son frère. Cette sagesse africaine a guidé nos parents, et semble s'être arrêté à notre région.

L'unité de l'Afrique, la solidarité africaine tel que le clamaient les pères fondateurs de nos pays perd de plus en plus de valeur, pour céder place au développement des égos humains, et démesurés. Aujourd'hui, certains africains sont devenus des chevaux de Troie, pour tuer définitivement la conscience africaine. Ceci est d'autant plus affublant, que cette trahisons vient parfois des pays de ceux qui jadis, ont développé les concepts les plus poussés d'Africanité. Hassan II, Gamal Abdel Nasser et Thomas Sankara se retourneraient certainement dans leur tombe s'ils venaient à voir l'acte de traîtrise de leurs enfants. La récente polémique sur le renvoi ou non de la coupe d'Afrique des nations prévue du 09 janvier au 06 février prochain à Yaoundé a été encore, l'occasion de voir émerger cette absence de solidarité.

 Face à la dictature de la FIFA et au mépris de l'association européenne des clubs, des africains de services, guidés par leur ambition personnelle ont décidé de soutenir cet acte de méprise contre un frère africain, contre un peuple qui a tout donné pour avoir le mérite d'être respecté. Le Maroc, l'Égypte et le Burkina Faso ont émis le souhait de voir un nouveau report de la compétition, marquant ainsi l'infantilité de l'Afrique qui traverse le temps et cherche à s'imposer à toutes les générations. Cet acte isolé ne restera cependant pas sans lendemain. La vengeance étant le meilleur des repas, le Cameroun la servira à ces gens. Pas par la haine ou la back to sender, mais en organisant la plus belle compétition jamais vue en Afrique, et pourquoi pas dans le monde. Face à ce mépris, la FIFA, la CAF, l'ECA et nos trois larrons doivent ressentir la honte de leur vie, comprendre qu'un peuple déterminé sait aller loin, s'il le veux, et remporter ses plus belles batailles face à l'adversité. Le Cameroun et son peuple est fait de ce bois là.

Paul Reinhard WANDJI