« Vous devriez peut-être les exclure de l’OTAN » : Donald Trump critique vivement les dépenses militaires insuffisantes de l’Espagne

Le jeudi 9 octobre 2025, depuis le Bureau ovale, le président américain Donald Trump n’a pas ménagé ses critiques envers l’Espagne, qu’il a publiquement qualifiée de « retardataire » en matière de dépenses militaires dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Dans des propos virulents, il a même suggéré que Madrid mériterait d’être exclue de l’Alliance atlantique pour ne pas respecter les engagements pris lors du sommet de l’OTAN à La Haye en juin 2025.​

Depuis plusieurs années, le sujet du financement des défenseurs de l’Alliance reste une source de tensions entre les États-Unis et leurs alliés européens. Lors du sommet de juin 2025, parties prenantes avaient décidé d’augmenter significativement leurs budgets militaires pour atteindre un seuil minimal global de 5% du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays, dont au moins 3,5% dédiés aux capacités militaires et 1,5% à la sécurité au sens large, incluant la protection des infrastructures critiques et des réseaux stratégiques.​

Donald Trump a salué cet engagement comme une « grande victoire » pour sa politique de pression sur l’Europe afin qu’elle prenne davantage en charge sa propre défense, refusant que les États-Unis supportent seuls le poids sécuritaire. Toutefois, il a pointé du doigt l’Espagne, où le premier ministre Pedro Sánchez a plusieurs fois exprimé ses réserves sur cet objectif, jugeant les 5% inatteignables en raison des impératifs sociaux et économiques du pays. Madrid s'est alors appuyée sur des « flexibilités » et sur une stratégie graduelle d’augmentation de ses dépenses, envisageant d'atteindre seulement 2,1% du PIB d’ici 2028.​

Dans ce contexte, Trump s’est montré inflexible : « Ils n’ont aucune excuse pour ne pas le faire, mais ce n’est pas grave. Franchement, vous devriez peut-être les exclure de l’OTAN », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec le président finlandais Alex Stubb. Cette menace explicite a ravivé le débat sur la cohésion européenne et la crédibilité de l’alliance atlantique, redoublant la pression sur Madrid et soulevant des inquiétudes parmi les analystes quant à l’avenir de l’OTAN.​

Les critiques américaines ne se limitent pas à l’Espagne : plusieurs autres pays, parmi lesquels l’Allemagne et l’Italie, sont également sous surveillance en raison de leur retard à atteindre les objectifs financiers fixés. Cette situation met en lumière une fracture grandissante entre Washington et ses alliés européens autour des responsabilités partagées en matière de défense.​

Du côté espagnol, la réaction officielle est mesurée mais ferme : Pedro Sánchez a rappelé que l’Espagne respecte ses engagements tout en soulignant la nécessité de ne pas fragiliser les systèmes sociaux face à un effort militaire croissant. Il a dénoncé des propos « excessifs » et affirmé sa volonté de poursuivre la coopération au sein de l’OTAN en privilégiant le dialogue.​

Au-delà des chiffres et des ambitions budgétaires, cette polémique met en exergue la complexité des équilibres géopolitiques dans la région euro-atlantique. Certains experts indiquent que le risque principal réside dans une possible dissociation des liens de confiance entre Washington et ses alliés, ce qui pourrait profiter aux acteurs extérieurs comme la Russie ou la Chine, qui scrutent attentivement la solidité de l’Alliance.

En définitive, ce bras de fer public témoigne des tensions récurrentes sur la question du financement de la défense, un sujet stratégique au cœur des enjeux internationaux en 2025. Les prochains mois seront déterminants pour savoir si l’OTAN pourra maintenir sa cohésion face à ces défis internes ou si des fractures profondes mettront en péril la stabilité transatlantique.​