Après la démission de Sébastien Lecornu, une majorité de Français réclame celle d’Emmanuel Macron
La démission éclair du Premier ministre Sébastien Lecornu, intervenue le 6 octobre 2025 seulement 27 jours après sa nomination, plonge la politique française dans une nouvelle période d’incertitude et d’instabilité. Selon un sondage exclusif Odoxa-BackBone Consulting pour Le Figaro publié dans la foulée, une large majorité des Français (62%) désignent Emmanuel Macron comme principal responsable de la crise politique actuelle, et 58% réclament désormais sa démission, considérant qu’il n’est plus à même de gouverner efficacement face à la fragmentation politique.
Cette crise est la conséquence directe de la forte opposition rencontrée par Lecornu dès sa prise de fonction, notamment de la part des Républicains, qui ont conditionné leur participation gouvernementale à des exigences non satisfaites. L’écroulement du « socle commun » des partis macronistes et ses alliés obligent le président de la République à entamer des « ultimes consultations » avant la fin de la semaine afin de déboucher sur une nouvelle « plateforme d’action » destinée à restaurer la stabilité politique et sociale.
Plusieurs responsables politiques, notamment chez la droite extrême et la gauche radicale, appellent à une dissolution rapide de l’Assemblée nationale ou à un changement complet du pouvoir exécutif. Marine Le Pen a notamment déclaré que la « solution » à cette « crise de régime » repose sur la responsabilité de Macron, qui doit « prendre ses responsabilités » dès maintenant. Cette situation politique exacerbe la défiance populaire : la contestation sociale, les tensions sur les retraites et la montée des inégalités maintiennent un climat électrique dans l’opinion.

Le président, tout en restant en retrait médiatique, a engagé Sébastien Lecornu dans des négociations tendues avec les partis politiques, dans l’espoir d’une coalition fragile permettant de poursuivre la gouvernance. Une faible confiance est cependant exprimée dans la capacité du gouvernement à tenir dans la durée, alors que les échéances électorales approchent.
Pour les experts et analystes, cette crise illustre une crise de régime profonde, où le glissement vers la VIe République est de plus en plus évoqué comme une option incontournable pour restaurer la légitimité démocratique. Dans ce contexte, la gestion des institutions françaises est au cœur des débats, après une série historique de remaniements gouvernementaux et de pertes de majorité parlementaire.
