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Mozambique : 2,7 milliards de dollars détournés par des élites

Mozambique : 2,7 milliards de dollars détournés par des élites

Le plus grand procès pour corruption de l'histoire du Mozambique est en cours dans une prison à sécurité maximale. Dans le même temps, la crédibilité du système judiciaire du pays est mis en examen en Afrique du Sud, le pays voisin.

Le scandale de  2,7 milliards de dollars au Mozambique met  la justice du pays en examen chez son voisin l'Afrique du Sud.  Les fonds dont il s'agit représentent un ensemble de dettes d'État non divulguées. De l'argent que le gouvernement a emprunté pour mettre en place une industrie du thon sophistiquée, pour acheter des chalutiers et des patrouilleurs militaires.  La justice révèle qu'une grande partie de cet argent aurait été détournée par des fonctionnaires corrompus.

Manuel Chang, l'ancien ministre des Finances qui a signé les prêts il y a environ huit ans, est détenu en Afrique du Sud depuis décembre 2018. L'homme politique et économiste de 66 ans, nie avoir accepté 7 millions de dollars de pots-de-vin.

Le Fórum de Monitoria do Orçamento (FMO) mozambicain, qui veille à la bonne utilisation des finances du gouvernement, tente  d'empêcher son extradition. La Haute Cour de Johannesburg devrait bientôt se prononcer sur sa demande.

Les avocats du FMO ont fait savoir devant le tribunal qu'il n'y avait aucune garantie que M. Chang puisse être jugé au Mozambique, car le gouvernement avait donné des informations contradictoires sur la question de  son immunité parlementaire.

"Le Mozambique protège ses citoyens de l'extradition. Ainsi, si M. Chang devait fuir au Mozambique, il n'y aurait aucune chance que les États-Unis le poursuivent un jour", confie l'avocat.

Selon le  président du FMO, Adriano Nuvunga, ce scandale donne assez d'éléments sur les processus de détournements des richesses du pays.

« Argent dans la valise »

De retour au Mozambique, 19 personnes, dont le fils de l'ancien président Armando Guebuza, ont été jugées. Cette série d'arrestations a commencé dans l'enceinte d'une prison à la périphérie de la capitale, Maputo, en août.

Les accusations comprennent la corruption, le détournement de fonds et le blanchiment d'argent. Des accusations que nient tous les coupables.

Daniele Stéphanie Mengue