Société

Les tensions sur la pilule abortive en France inquiètent

Les tensions sur la pilule abortive en France inquiètent

De nombreuses pharmacies en France ne disposent plus dans leurs rayons d'une pilule abortive, dernière illustration en date des pénuries de médicaments qui frappent l'Hexagone et qui portent cette fois sur un sujet particulièrement sensible pour le droit des femmes. C'est l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) qui a sonné l'alarme il y a déjà plusieurs semaines. Dans plusieurs endroits, le misoprostol a été ou est encore difficile, voire impossible à trouver, par exemple à Lille début avril, à Versailles, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-deSeine), a-t-il relaté. « Nous avons reçu récemment de nouveaux témoignages indiquant qu'il n'est pas disponible non plus en Occitanie ou dans certaines pharmacies parisiennes », a annoncé mardi Pauline Londeix, cofondatrice de cet observatoire. L'accès à ce médicament est « possible partout », a assuré hier mercredi le ministre français de la Santé François Braun. Soulignant qu'il y avait eu « une tension » mais « pas de pénurie », il a précisé que si on ne le trouvait pas en pharmacie, les centres qui pratiquent les IVG en ont toujours eu à disposition. « Il y a maintenant trois mois de stocks », a-t-il voulu rassurer. Pour rappel, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse consiste à prendre successivement deux médicaments : la mifépristone puis, 36 à 48 h après, le misoprostol, nécessaire à l'expulsion de l'embryon. En France, deux spécialités à base de misoprostol sont autorisées dans les IVG médicamenteuses et commercialisées par le laboratoire Nordic Pharma, aux capitaux largement américains : Gymiso et Misoone. L'agence du médicament (ANSM) a précisé mardi avoir été informée en fin d'année 2022 par ce laboratoire de retards de fabrication pour sa spécialité Gymiso.