Société

Asie-Pacifique : Xi Jinping choisit l’Asie centrale pour sa première sortie de Chine post-Covid-19

Asie-Pacifique : Xi Jinping choisit l’Asie centrale pour sa première sortie de Chine post-Covid-19

Le président chinois n'a pas quitté son pays depuis plus de deux ans et demi. Xi Jinping est attendu au Kazakhstan le 14 septembre prochain. Ce voyage officiel marquera la première sortie des frontières chinoises depuis le début de la pandémie à Corona virus, pour le président chinois qui doit également retrouver Vladimir Poutine juste après, à la conférence de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.

Cela fait exactement deux ans et demi que Xi Jinping n’est allé pas hors de la Chine. Aussi dire que cette première visite à l’étranger du président chinois était très attendu. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, plusieurs destinations ont été évoquées.

Notamment, la Corée du Sud en 2020, jusqu’à l’Arabie Saoudite le mois dernier, or finalement le choix s’est porté sur Astana, où Xi Jinping va rencontrer son homologue kazakh Kassym-Jomart Toakaïev, huit mois après de vives troubles réprimés par l’armée russe au Kazakhstan.

Routes de soie et nouvel ordre mondial.

Cette première sortie prouve l’importance qu’accorde la diplomatie chinoise à l’Asie centrale, traversée par les équipements des nouvelles routes de la soie chinoise. Une zone où Pékin souhaite étendre son influence, révèle Temur Umarov, spécialiste de l’Asie centrale au South China Morning Post, connaissant que l’année suivante sera célébré le 10e anniversaire de l’initiative « Ceintures et routes » lancée par le président chinois dès son arrivée à la tête de l’État-parti en 2012. 

Enjeu aussi stratégique dans le « nouvel ordre mondial » que défend Pékin aux côtés de l’allié russe.

Dans la conférence de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan, les 15 et 16 septembre prochains, Xi Jinping et Vladimir Poutine, qui ne se sont pas vus depuis les Jeux olympiques de Pékin cet hiver, afficheront de nouveau un front uni face aux démocraties occidentales, aux côtés de Narendra Modi et Recep Tayyip Erdogan aussi convié à Samarcande.

Les présidents chinois et russe devront se retrouver en novembre en Indonésie pour le sommet du G20. 

Numéro trois en Russie.

Ensuite, ce premier voyage à l'étranger est aussi un signe d’ouverture envoyé au monde. À la veille du XXe Congrès du Parti communiste chinois (PCC) prévu le 16 octobre prochain, le pouvoir communiste ne veut pas donner l’image d’une Chine pareille à la Corée du Nord. Tant dis que les hauts dirigeants chinois sont restés derrière la grande muraille du « zéro Covid » pendant environ trois ans, le numéro trois du comité permanent du politburo du parti, Li Zhanshu.

Enfin, ce premier déplacement présidentiel est un message interne adressé aux Chinois, dont la plupart n’ont pas récupéré leur passeport depuis le début de l'arrivée du Covid-19- les voyages internationaux ont repris et Xi Jinping, qui entend prolonger son mandat à l’occasion du XXe Congrès, est plus que jamais au four et au moulin.

Rosine MANGA