L’ascension fulgurante de Nvidia
Le 20 avril 2025, Nvidia a détrôné Microsoft avec une capitalisation boursière de 3 800 milliards $, devenant la 2ᵉ entreprise mondiale derrière Apple. Cette performance repose sur ses puces dédiées à l’IA, comme le H100 (vendu jusqu’à 40 000 $ l’unité), qui équipent 95 % des data centers spécialisés en apprentissage profond.
Stratégie gagnante :
- Partenariats clés : Collaboration avec OpenAI sur le projet Stargate, un supercalculateur de 100 milliards $ destiné à l’entraînement des IA génératives.
- Acquisitions ciblées : Rachat de la française LightOn (spécialiste de l’IA quantique) pour 2,1 milliards $, renforçant sa position dans l’informatique quantique.
- Investissements massifs en R&D : 12 milliards $ injectés en 2024, dopant une marge opérationnelle record de 65 %, inédite dans le secteur technologique.
L’écosystème Nvidia : innovation et controverses
La plateforme CUDA de Nvidia domine 80 % du marché de l’IA, verrouillant l’accès aux concurrents. Cependant, cette domination soulève des questions éthiques :
- Reconnaissance faciale au Xinjiang : Les puces Nvidia alimentent des systèmes de surveillance accusés de réprimer les minorités ouïghoures.
- Armes autonomes : L’US Air Force utilise ses processeurs pour entraîner des drones de combat, suscitant des critiques des ONG.
- Deepfakes : Le RTX 6090 génère des faux ultra-réalistes en 2 secondes, alimentant les craintes de désinformation massive.
Réactions internationales et concurrence
L’Union européenne a débloqué 15 milliards € via le Chips Act pour soutenir ASML et STMicroelectronics, tandis qu’Intel tente de rattraper son retard avec le Gaudi 4, 20 % moins performant que le H100 mais 30 % moins cher.
En Chine, Huawei développe l’Ascend 910B, une puce conçue pour concurrencer le H100 malgré les sanctions américaines. Pékin investit massivement dans des fonderies locales pour réduire sa dépendance aux technologies occidentales.
Enjeux sectoriels et défis futurs
- Cloud : Amazon et Google dépendent à 70 % des puces Nvidia pour leurs services IA, créant un risque systémique.
- Santé : Le supercalculateur Cambridge-1 accélère la recherche sur le cancer, mais son coût énergétique (équivalent à 50 000 foyers/an) interroge sur son impact environnemental.
- Régulation : L’UE prépare une loi sur les IA à risque, exigeant la transparence des algorithmes utilisés dans les secteurs critiques.
Perspectives et risques
Nvidia doit désormais affronter :
- Les enquêtes antitrust aux États-Unis et en Europe, visant son quasi-monopole sur l’IA.
- La concurrence chinoise, avec des puces comme l’Ascend 910B et des investissements étatiques massifs.
- La criticité énergétique de ses innovations, alors que ses data centers consomment 4,5 TWh/an.
Son modèle, basé sur une domination technologique absolue, pourrait être fragilisé par l’émergence de standards open source ou de ruptures quantiques.