Guerre commerciale USA-Chine : les nouveaux tarifs douaniers qui menacent l’inflation mondiale

Guerre commerciale USA-Chine : les nouveaux tarifs douaniers qui menacent l’inflation mondiale

L’escalade tarifaire et ses répercussions économiques

Le 18 avril 2025, les États-Unis ont annoncé une hausse des droits de douane à 45 % sur les véhicules électriques (VE) chinois et à 50 % sur les semi-conducteurs, une mesure protectionniste visant à contrer la domination industrielle de la Chine. En réponse, Pékin a bloqué l’exportation de terres rares vers les entreprises américaines, un secteur où il contrôle 80 % de la production mondiale. Cette décision menace directement l’industrie high-tech américaine, dépendante de ces matériaux pour les batteries et les puces électroniques.

L’inflation dans la zone euro, déjà à 5,8 %, pourrait s’aggraver avec la flambée du lithium (+12 % en 24 heures) et l’augmentation des coûts logistiques. Les analystes de Goldman Sachs prévoient une hausse de 0,8 % sur les prix des VE en Europe d’ici fin 2025. Les constructeurs européens, pris en étau, réclament une taxe compensatoire de 20 % à l’UE pour limiter les importations chinoises, tandis que Tesla reporte l’extension de son usine de Shanghai, jugée trop risquée dans ce contexte géopolitique.

Le cas emblématique de l’automobile électrique

Les constructeurs chinois comme BYD accélèrent leur déploiement en Thaïlande et au Mexique pour contourner les barrières douanières américaines. BYD prévoit une usine de 150 000 véhicules/an en Thaïlande, ciblant le marché de l’ASEAN. En Europe, les marques locales comme Stellantis et Volkswagen demandent à l’UE d’imposer des mesures similaires aux tarifs américains pour protéger leur part de marché, déjà érodée par les VE chinois moins chers.

Les tensions se répercutent sur les chaînes d’approvisionnement :

  • Intel a suspendu ses livraisons de puces à Huawei, tandis qu’Apple anticipe des retards sur l’iPhone 17 en raison de pénuries de composants.
  • Boeing risque de perdre des parts de marché en Chine au profit d’Airbus, si Pékin restreint l’accès à son territoire.
  • Tesla mise désormais sur le Megapack (système de stockage d’énergie) produit à Shanghai, devenu un enjeu stratégique pour les infrastructures énergétiques globales.

 

Réorientations géographiques et enjeux financiers

Le Mexique émerge comme nouvel atelier des sous-traitants électroniques, attirant 15 % d’investissements chinois supplémentaires en 2025. Cette stratégie permet aux entreprises chinoises de contourner les tarifs douaniers tout en restant compétitives sur le marché américain.

Sur les marchés financiers, l’indice Nikkei a chuté de 3,2 %, et l’euro a reculé face au dollar. La ministre américaine au Commerce, Gina Raimondo, a évoqué des sanctions contre les banques chinoises collaborant avec l’Iran, ajoutant une dimension géopolitique au conflit commercial.

L’UE, divisée entre protectionnisme et libre-échange, négocie un prix plancher pour les VE chinois. En échange, Pékin exige un accès facilité aux marchés publics européens, notamment dans les secteurs ferroviaire et énergétique.

Perspectives et risques systémiques

Les experts redoutent un effet domino :

  1. Pénuries de terres rares : Les entreprises américaines pourraient se tourner vers l’Australie ou le Vietnam, mais ces pays ne couvriront que 30 % des besoins d’ici 2030.
  2. Crise énergétique : La production de batteries dépendant du lithium, dont le prix a bondi, les coûts des VE pourraient augmenter de 10 à 15 % mondialement.
  3. Fragmentation technologique : Les standards divergents entre la Chine et l’Occident pourraient ralentir l’innovation dans les semi-conducteurs.