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Grève à la SNCF : vers une « semaine noire » dans les transports français en mai 2025

Grève à la SNCF : vers une « semaine noire » dans les transports français en mai 2025

À l’approche des traditionnels ponts du mois de mai, la France se prépare à vivre une nouvelle période de tension sociale : une grève d’ampleur à la SNCF, annoncée dès le 5 mai 2025, menace de paralyser le trafic ferroviaire pendant une semaine cruciale pour les voyageurs. Entre revendications salariales, conditions de travail dégradées et bras de fer syndical, ce mouvement pourrait impacter des millions de Français et révéler les fragilités du service public ferroviaire.

Un appel à la grève massif et coordonné

La CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, a lancé un appel à la grève à partir du lundi 5 mai, une période stratégique marquée par le pont du 8 mai, jour de commémoration de la Victoire de 1945. Ce mouvement est soutenu par d’autres organisations syndicales, notamment SUD-Rail, qui avait déjà appelé les contrôleurs à la grève du 9 au 11 mai, ainsi que les conducteurs dès le 7 mai. Le Collectif national d’agents du service commercial trains (ASCT), à l’origine de grèves très suivies lors de Noël 2022 et février 2024, a également rejoint la mobilisation.

Cette convergence syndicale laisse présager une mobilisation d’ampleur, avec le risque d’une « semaine noire » évoquée par des sections franciliennes de la CGT. Les perturbations pourraient s’étendre sur l’ensemble du territoire, touchant particulièrement l’Île-de-France, région la plus dépendante du transport ferroviaire.

Les revendications au cœur du conflit

Les syndicats dénoncent une dégradation continue des conditions de travail, aggravée par des modifications de planning imposées à la dernière minute et une organisation jugée défaillante. Parmi les principales revendications figurent :

  • Une revalorisation et une refonte de la prime de « traction » pour les conducteurs, qui souhaitent qu’elle ne soit plus amputée en cas de maladie ou d’inaptitude, et qu’une prime de technicité soit versée selon la nature des trains conduits.
  • Une augmentation de la prime de travail pour les contrôleurs, avec une demande d’au moins 100 euros supplémentaires par mois et une réévaluation plus régulière des salaires (passage d’échelon tous les trois ans au lieu de quatre actuellement).
  • Une meilleure anticipation des plannings pour éviter les changements de dernière minute, source de stress et de désorganisation.
  • Une revalorisation salariale globale et la réouverture de négociations sur la fin de carrière et les conditions de départ à la retraite.

 

Un contexte social tendu

La SNCF, confrontée à l’ouverture à la concurrence et à une demande croissante pour les trajets ferroviaires, se trouve dans une situation délicate. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, a récemment souligné qu’« on ne peut vraiment pas se permettre une grève » dans ce contexte, mettant en garde contre le risque de voir les clients se tourner vers la concurrence et de ne pas revenir. Les syndicats, eux, estiment que seule une mobilisation forte permettra de faire bouger la direction, accusée de rester sourde à leurs revendications malgré des semaines de dialogue.

Quelles conséquences pour les voyageurs ?

Les perturbations risquent d’être majeures, notamment lors du pont du 8 mai, période traditionnellement marquée par un fort afflux dans les gares. Les usagers devront s’attendre à des trains annulés, des retards importants et une désorganisation générale du trafic. La SNCF tente de rassurer en affirmant que « le temps est au dialogue social », mais la menace d’un blocage prolongé plane.

Les précédents mouvements, comme ceux de Noël 2022 et février 2024, avaient déjà mis à l’arrêt une grande partie du réseau, provoquant la colère des voyageurs et des pertes économiques importantes pour l’entreprise.

Vers un bras de fer durable ?

La CGT envisage déjà une nouvelle journée d’action nationale début juin si les négociations n’aboutissent pas. Ce conflit s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales en France, où la question du pouvoir d’achat et des conditions de travail reste centrale.

Conclusion

La grève annoncée à la SNCF pour le mois de mai 2025 s’annonce comme un test majeur pour le dialogue social dans le secteur ferroviaire. Entre revendications légitimes et exaspération des usagers, ce mouvement pourrait marquer un tournant dans les relations entre syndicats, direction et pouvoirs publics.