La croissance française plafonne en 2025, stagnation et défis dans un contexte incertain
L'année 2025 s'inscrit dans un paysage économique français marqué par une croissance modeste et une stabilité fragile, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) estimée autour de 0,6%, selon les dernières notes conjoncturelles publiées par l'Insee et confirmées par diverses institutions économiques nationales et internationales.
Cette performance en demi-teinte contraste avec les attentes initiales du gouvernement, qui, en début d'année, espérait une reprise plus dynamique proche de 0,9%. Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement : la persistance d'un climat international incertain, amplifié par la guerre au Moyen-Orient et les tensions commerciales mondiales, la consolidation budgétaire engagée par l'État et le plafonnement des dépenses publiques, ainsi que l'attention des acteurs économiques sur le plan des investissements.
La consommation des ménages, premier moteur traditionnel de la croissance française, reste hésitante. Bien que le taux de chômage ait légèrement baissé au premier semestre pour se stabiliser autour de 7,7%, les niveaux de prudence et d'épargne ont limité les débuts de relance des dépenses.
L'investissement des entreprises, notamment dans les secteurs industriels et de services, semble reparti timidement face aux relances à la fois monétaires et budgétaires restrictives. Ces investissements sont d'autant plus freinés par l'incertitude liée aux perspectives géopolitiques notamment vis-à-vis des sanctions et des risques d'escalade.
Sur le plan sectoriel, certains pôles économiques comme l'aéronautique, la transition énergétique et le numérique affichent des signes positifs grâce à des stratégies ciblées et des aides publiques incitatives. En revanche, l'industrie manufacturière dans son ensemble reste confrontée à des contractions liées à la baisse de la demande extérieure et aux coûts énergétiques élevés.

Au niveau européen, la France suit globalement la tendance des autres pays de la zone Euro où la croissance reste modérée et les efforts budgétaires stricts. Pour la Banque de France, cette croissance est considérée comme « voisine du potentiel à moyen terme », indiquant que l'économie fonctionne à pleine capacité sans excès significatifs.
Parmi les objectifs majeurs, la maîtrise de la dette publique est au cœur des préoccupations, avec une dette estimée supérieure à 120% du PIB, nécessitant un effort fiscal constant pour réduire le déficit public à 5,4% en 2025, avant un objectif encore plus ambitieux de 5% en 2026. Ces mesures de rigueur budgétaire ont un impact non négligeable sur les crédits affectés aux investissements publics.
Face à ces contraintes, les pouvoirs publics tentent d'alléger la pression via des politiques ciblées, notamment la baisse d'impôts pour les ménages modestes et les incitations à l'innovation dans les PME. Cependant, la capacité de relance reste limitée par des tensions sociales comme en témoigne la série de grèves et protestations sociales tout au long de l'année.
Dans le secteur extérieur, la balance commerciale française est affectée par le renchérissement des importations notamment énergétiques, alors que les exportations pâtissent des frictions commerciales internationales. La compétitivité reste un enjeu central pour les filières stratégiques.
Les perspectives pour la fin d'année et 2026 indiquent un léger redressement possible, notamment sous l'effet d'une stabilisation des prix de l'énergie, d'un apaisement relatif aux conflits et d'une politique budgétaire plus souple. L'inflation, qui ralentit progressivement, devrait se stabiliser autour de 1,2% en 2025.
Les économistes insistent néanmoins sur la nécessité de réformes structurelles pour renforcer durablement la croissance, notamment dans l'éducation, la formation professionnelle et l'innovation technologique.
Au-delà des chiffres, cette stagnation révèle une France à un carrefour de son développement économique, confrontée à des choix cruciaux pour son avenir dans un monde en profonde mutation et de plus en plus incertain.
