Après l'attaque de Toko Ekambi, les camerounais sont-ils désormais en danger à l'étranger ?

Après l'attaque de Toko Ekambi, les camerounais sont-ils désormais en danger à l'étranger ?

Karl Toko Ekambi attaquant camerounais évoluant dans le club professionnel de Lyon dans le championnat français, a été sifflé et insulté par les supporters de son club, samedi 23 avril dernier. Ce n'est pas que Karl Toko Ekambi ait mal joué, il a marqué un but et délivré une passe décisive, ce n'est pas que l'Olympique Lyonnais ai perdu la rencontre face à Montpellier, l'OL s'est même imposé 5-2. Les raisons de cette violence qui s'est d'ailleurs poursuivie après la rencontre au point où des policiers ont été déployés dans les vestiaires du stade, sont à trouver loin, dans l'élimination de l'Algérie par le Cameroun lors des qualifications pour la coupe du monde Qatar 2022.

En effet, depuis l'épopée de Blida et son retour à Lyon, l'attaquant des lions indomptables du Cameroun vit un véritable cauchemar. Il est quasi quotidiennement pris à partie par les supporters lyonnais d'origine algérienne, qui lui reprochent son but au bout des arrêts de jeu, but qui avait  alors éliminé l'Algérie de la qualification à la prochaine coupe du monde qui va se dérouler au Qatar. En marge des incidents du Groupama stadium, l'on apprend aussi que la famille du footballeur a aussi été prise à partie par les mêmes supporters. Un autre footballeur camerounais, Harold Moukoudi, défenseur de l'AS Saint-Étienne a lui aussi été menacé par des individus d'origine algérienne. L'on se souvient déjà que lors du tirage des groupes de la prochaine coupe du monde, le président de la fédération camerounaise de football Samuel Eto'o et l'entraîneur de l'équipe fanion Rigobert Song avaient été pris à partie par un individu qui se réclamait algérien et les traitait de corrompus. L'on ne reviendra pas sur les attaques violentes des algériens contre les camerounais sur les réseaux sociaux et cerise sur le gâteau, dimanche 24 avril 2022, dans une interview accordée à la chaîne de télévision de la fédération algérienne de football, l'entraîneur algérien Djamel Belmadi lançait une véritable fatwa contre l'arbitre gambien Papa Gassama et selon ses propos, contre 2 ou 3 personnes. Des propos condamnés par l'ensemble des acteurs du monde du football.

Dans son oeuvre intitulée "Une violence à part", Claudine Chaulet explique que "L’Algérie souffre depuis une dizaine d’années, période exceptionnellement longue, des trois formes de violence plus ou moins confondues, la violence sociale diffuse, compagne nécessaire des changements sociaux rapides et profonds, la violence politique, celle qui s’exprime dans les luttes internes autour du pouvoir central et des pouvoirs locaux et  la violence « absolue », cette forme rebelle à l’analyse qui se manifeste dans les contextes les plus divers mais se reconnaît à l’obsession de la purification." C'est cette dernière forme de violence qui convainc l'algérien qu'il est un être supérieur, invincible et s'il échoue, c'est forcément la faute des autres, des conspirateurs.

A la page 261 de son ouvrage intitulé "Violence en Algérie, des crimes et des châtiments", Abderrahmane Moussaoui dit: "Très tôt dans l'espace domestique déjà, l'individu découvre la violence comme un mode de socialisation. Le châtiment corporel fait partie du processus normal de l'éducation. Dans le même temps, cette brutalité est érigée en privilège distinctif"

En ajoutant à cela le fait que l'Algérie a une grande tradition terroriste, si l'on considère comme c'est le cas que les algériens en souffrent, qu'ils ont identifiés en les camerounais la source de leur souffrance, qu'ils sont convaincus de leur bon droit, parce que des leaders comme l'entraîneur des fennecs d'Algérie appele pratiquement au meurtre de ceux qui selon lui leur ont volé leur victoire, l'on peut légitimement craindre que les camerounais ne soient plus en sécurité à l'étranger, tout au moins, partout où ils seraient à la portée des algériens.

Loris-Clet ADIANG