Climat : La société civile veut une CoP pour le continent africain  

Climat : La société civile veut une CoP pour le continent africain   

En prélude à la CoP 27, la société civile réunie au sein d’une Coalition annonce les couleurs concernant les attentes des populations africaines. Ces dernières, surtout les jeunes, ne veulent pas seulement d’une CoP organisée en Afrique, mais d’une CoP pour l’Afrique ; une CoP pour la justice climatique, une CoP pour avancer sur les actions concrètes permettant de réaliser les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.

Une consultation est organisée avec des jeunes africains et togolais. « Aujourd’hui, il est très important d’agir ensemble face aux défis du changement climatique. En Afrique l’agriculture, les ressources en eau, l’énergie sont fortement perturbées par la crise climatique. Il faut donc contribuer de façon significative à l’action climatique, et la jeunesse est une force positive de proposition », a affirmé Paul Banka, expert en changement climatique.

« Puisqu’on parle de justice climatique, il faut aussi veiller à prendre en compte les questions de justice inter et intra générationnelle afin que les générations à venir n’en souffrent pas », a expliqué Paul Banka en évoquant ses attentes pour la CoP 27.

On attend de cette importante réunion annuelle qui se tiendra en Égypte (Afrique) qu’elle permette de renforcer la résilience des communautés par des projets de mobilité verte, d’habitat vert, de reboisement, des emplois verts, les énergies vertes etc… Le Togo travaille sur ces genres de projets actuellement.

« La CoP qui arrive ne doit pas être uniquement une CoP organisée en Afrique, mais elle doit être une CoP pour l’Afrique et qui apporte des solutions pour les problèmes climatiques en Afrique. Cela doit être notre leitmotiv. Il est important que des jeunes se mobilisent pour exiger la justice climatique, parce que plusieurs sujets importants y seront discutés (financement, perte et dommage etc…) », a fait remarquer Christian Hounkannou, responsable Afrique francophone de 350 Africa.org.

Alors que l’on s’achemine vers une nouvelle CoP, que peut-on retenir de la précédente ? « Les négociations de Glasgow 2021 se sont terminées sur des promesses, des insatisfactions de la société. Mais globalement, on peut retenir que cette CoP a permis de remobiliser la communauté internationale pour l’atteinte des objectifs », a témoigné Raïssa Oureya, chargée des programmes à l’ONG Jeunes Verts.

La Coalition pour la CoP 27 a retenu onze objectifs qu’elle porte dans le cadre de cette conférence. Ce sont : annulation de la dette et augmentation des financements, de la technologie et du transfert des richesses ; mettre fin à l’industrie des combustibles fossiles (par opposition à la simple réduction et atténuation des émissions).

 Il faut aussi permettre une transition juste pour tous les pays en développement (au-delà de l’énergie) ; réinitialiser les discussions scientifiques d’une manière qui reconnaisse l’urgence du défi, les impacts climatiques et la résilience climatique ; mettre fin aux guerres et aux conflits alimentés par les combustibles fossiles ; mener des efforts majeurs pour restaurer la nature ; rejeter les fausses solutions qui ne font que renforcer l’intérêt des élites, retarder l’action réelle et perpétuer les problèmes (par exemple la géo-ingénierie et les compensations).

Enfin, il faut donner la priorité à la souveraineté énergétique et alimentaire pour répondre aux besoins de l’Afrique directement à leur source ; recadrer le développement du PIB vers un développement centré sur les personnes ; pousser les entreprises et les élites à prendre leurs responsabilités ; susciter une solidarité mondiale envers tous, en particulier ceux des pays du Sud confrontés à une vulnérabilité climatique plus élevée.

« Sans la transition juste, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il y a beaucoup de défis liés à ce concept. Quand on parle de transition juste, il ne s’agit pas uniquement de l’énergie. Il y a les secteurs de la santé, de l’agriculture, du travail etc… », a indiqué Christian Hounkannou.  Pour aider les jeunes à s’engager, il y a eu la mise en place d’AfrikaVuka.org, une plateforme des jeunes pour les jeunes et soutenu par 350Africa.org.

Denise KAVIRA KYALWAHI avec le Papyrus