La France se protège de l'offensive automobile chinoise

La France se protège de l'offensive automobile chinoise

Le gouvernement français annonce des mesures pour soutenir l'industrie automobile nationale face à la concurrence accrue des constructeurs chinois. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire dévoile lundi un plan visant à inciter les consommateurs à privilégier les véhicules produits en France, notamment en maintenant le bonus écologique pour les voitures électriques d'origine hexagonale.

L'arrivée massive des voitures chinoises en Europe

La Chine produit actuellement 30 millions de véhicules par an, dont la moitié sont électriques. Cependant, le marché intérieur chinois n'absorbe que les deux tiers de cette production, laissant d'importants stocks invendus. Les constructeurs chinois comme BYD et MG cherchent donc à écouler leurs surplus à l'étranger, ciblant particulièrement l'Europe avec des modèles abordables, souvent en dessous de 20 000 euros. Cette offensive chinoise menace directement les constructeurs européens comme Renault et Stellantis, qui proposent des gammes de citadines dans les mêmes segments de prix. Les importations massives de voitures chinoises risquent de peser lourdement sur l'emploi dans l'industrie automobile française, qui compte 350 000 travailleurs.

Le paradoxe des usines chinoises en France

Dans un paradoxe apparent, la France cherche parallèlement à attirer les usines de constructeurs chinois sur son sol. L'objectif est de créer des emplois localement, plutôt que d'importer les véhicules depuis la Chine. BYD a d'ores et déjà annoncé l'ouverture prochaine d'une usine en Hongrie.

Tensions avec Bruxelles et Pékin

Les relations sont tendues avec Bruxelles, qui mène une enquête pour concurrence déloyale sur les véhicules électriques chinois, soupçonnés d'être subventionnés massivement par Pékin. La Chine menace déjà de surtaxer certaines exportations européennes comme le cognac français en représailles.La visite d'État de Xi Jinping à Paris cette semaine sera l'occasion d'aborder ce dossier brûlant de l'automobile aux côtés des questions liées à la guerre en Ukraine. L'industrie automobile cristallise les tensions commerciales actuelles entre l'Union européenne et la Chine.