La recrudescence des combats fait remonter le prix des céréales

La recrudescence des combats fait remonter le prix des céréales

Les cours des céréales ont grimpé pendant les derniers jours en raison de l’intensification des combats en Ukraine, mais également du temps sec dans le nord de l’Europe et aux États-Unis. Cependant deux événements majeurs retiennent l’attention des marchés : la destruction mardi du barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, dont les eaux ont submergé des dizaines de milliers d’hectares de terres arables, d'après le ministère de l’agriculture ukrainien, et les déclarations du ministère de la défense russe, qui a accusé hier mercredi 07 juin, les forces ukrainiennes d’avoir saboté lundi, dans la région de Kharkiv (Nord-Est), une conduite d’ammoniac reliant la ville russe de Togliatti au port ukrainien d’Odessa. Elle n’est plus alimentée depuis février 2022, mais Moscou espérait sa remise en service. Avant la guerre, elle permettait à la Russie d’exporter annuellement plus de 2,5 millions de tonnes d’ammoniac, ingrédient principal des engrais azotés, essentiellement à destination de l’Union européenne. Moscou a plusieurs fois affirmé que l’accord céréalier de la mer Noire, signé en juillet 2022 et qui a permis d’exporter plus de 31 millions de tonnes de grains d’Ukraine, ne serait reconduit que si des progrès étaient accomplis pour ses propres exportations de céréales et d’engrais. « La remise en fonction du pipeline d’ammoniac faisait partie des conditions russes pour une prolongation de l’accord de la mer Noire. Sa destruction pourrait enterrer le projet de l’ONU, qui tentait d’obtenir sa réouverture » à la demande de la Russie et plaidait pour une « extension » de l’accord à d’autres ports ukrainiens, à la demande de Kiev, a expliqué Damien Vercambre, du cabinet Inter Courtage, interrogé par l’Agence France-Presse. Toutefois, le blé d’hiver américain a repris près de 10 % depuis mercredi dernier, et son cours a augmenté de 4,3 % en cinq jours sur la plate-forme Euronext.