Dissolution de l'Assemblée : L'angoisse des maires de banlieue face au risque d'une percée du RN

Dissolution de l'Assemblée : L'angoisse des maires de banlieue face au risque d'une percée du RN

Les maires des villes populaires de banlieue ne cachent pas leur vive inquiétude après l'annonce fracassante d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. Ils redoutent qu'une éventuelle victoire du Rassemblement National (RN) n'attise les tensions dans leurs communes.

"J'ai vu de la peur dans les yeux de beaucoup de gens"

"J'ai vu de la peur, ce soir, dans les yeux de beaucoup de gens", témoigne Stéphane Beaudet, le maire d'Évry-Courcouronnes, évoquant "l'angoisse d'une possible arrivée du RN aux responsabilités". Un sentiment partagé par de nombreux édiles de ces quartiers populaires. A Grigny, Philippe Rio craint que le vent du RN ne vienne "aggraver" un "fort sentiment d'abandon des pouvoirs publics" déjà présent. "Dans nos quartiers populaires, c'est la double peine", alerte-t-il.

Le risque d'une démobilisation électorale

Sébastien Perroteau, maire de Villeneuve-Saint-Georges, redoute qu'une percée du RN ne fasse "se détourner encore plus du vote et des institutions" une partie des habitants. "Le risque est énorme", prévient-il. Face à ce péril, certains maires en appellent à l'union des autres forces politiques. "Il faut absolument qu'une dynamique de rassemblement se crée à gauche et au centre pour faire échec à l'extrême droite", plaide Philippe Bouyssou, édile d'Ivry-sur-Seine. Après le choc de l'annonce, l'heure est désormais à la mobilisation dans ces communes populaires, pour tenter d'éviter ce qu'ils considèrent comme un scénario catastrophe : une victoire du RN aux prochaines législatives.