Société

Soudan: l'UA dénonce des discussions «malhonnêtes» dans le cadre du dialogue tripartite

Soudan: l'UA dénonce des discussions «malhonnêtes» dans le cadre du dialogue tripartite

Rien ne va plus entre diplomates à Khartoum. Mardi 21 juin, l'ambassadeur de l'Union africaine et le gouverneur du Darfour, un allié de la junte au pouvoir depuis le coup d'État du 25 octobre, ont violemment dénoncé les discussions parallèles visant à faire dialoguer les militaires et l'opposition civile, qui continue de refuser tout partage du pouvoir et toute négociation avec les putschistes.

Mardi soir, l'ambassadeur de l'Union africaine, Mohamed Belaïche, n'a pas mâché ses mots. Au cours d'un point de presse de dernière minute, il annonce rien de moins que son « retrait » du dialogue tripartite initié avec l'ONU et l'organisation régionale Igad. « L'Union africaine ne peut pas poursuivre ces discussions malhonnêtes, opaques, qui écartent des participants ou les traitent de façon injuste », dit-il. Un retrait « de certaines activités » seulement, a toutefois précisé l'ambassadeur dans la matinée.

« Malhonnêtes », « opaques »... Pourquoi de telles déclarations ? Un élément de réponse a été donné hier soir au même endroit, devant les mêmes micros, par Minni Minnawi, le gouverneur du Darfour et chef d'un ancien groupe rebelle désormais allié à la junte militaire, que l'ambassadeur de l'Union africaine venait de rencontrer.

Lui a clairement dénoncé les discussions parallèles - « sous la table » même - entre les Forces de la liberté et du changement, la principale coalition de l'opposition civile, et une délégation de militaires, sous le patronage des États-Unis et de l'Arabie saoudite. Une première réunion inédite avait eu lieu le 10 juin et une nouvelle invitation a été lancée pour une nouvelle rencontre. Mais l'Union africaine et Minni Minnawi sont formels : selon eux, celles-ci sont, à terme, vouées à exclure des acteurs politiques majeurs d'une possible solution à la crise.

Denise KAVIRA KYALWAHI