Editorial

Edito : Participer à l’architecture du monde

Edito :  Participer à l’architecture du monde

Ils sont légions les débats qui agitent la planète terre. Il est possible de savoir ce que pensent et disent la plupart des composantes sociales et démographiques du monde.

Bien entendu,  à des degrés divers, chaque peuple, chaque frange de la communauté humaine a le devoir et le droit de donner son avis. Cela semble naturel et normal. Notre civilisation de plus en plus planétaire et globalisante se veut fonder dans le moule de l’occident qui depuis des siècles dicte l’agenda de la pensée. Au XVIe siècle, de l’humanisme et de la liberté,  l'homme se libère des contraintes médiévales et de son univers étriqué. Il élargit le champ de sa connaissance et fait preuve d'un nouvel esprit scientifique et critique. Le XVIIIe siècle vient vendanger, ces attributs, et grâce aux lumières,  si chères à Voltaire, on promeut les libertés  religieuses et civiles ;  mais leurs éclats  ne luisent que pour les européens, tout en condamnant les autres peuples à l’esclavage et à la paupérisation. Aujourd’hui, on nous vante le  triptyque :  démocratie, droits de l’homme, et liberté du Marché.

 Penser c’est exister

Au nom de l’apport des sciences et de la civilisation mécaniste, l’occident est allé au-delà de ses contours géographiques, soumettre d’autres peuples, quitte à leur renier le droit d’une pensée autochtone. L’indigène était alors asservi et montré comme l’anti thèse d’une monoculture universaliste et univoque, qu’on s’autorisait à blâmer voir à punir par des expéditions meurtrières.

Voilà, mutatis mutandis, ce que pense l’occident avec ses traditions chrétiennes. Puisque le curé et le prêtre en furent des chevaux servants ; pour ne pas dire les chevaux de Troie. Bien entendu, on avait alors désigné ces peuples comme des sauvages, «  sans raison et sans vision du monde ».

L’occident se mit en légitimité de leur apporter la civilisation et le confort. Et surtout les a rendus aphones pour quelques générations.La nôtre se doit de parler, de dire haut et fort ce qu’elle pense. Et  soumettre  sa culture, ses dogmes, sa vision du monde et ses croyances. Sans haine mais sans peur.

Christian Sabba Wilson - Editorialiste, Omondo