Moscovici vise un déficit public "le plus près possible de 5%" en 2025

Moscovici vise un déficit public "le plus près possible de 5%" en 2025

Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a fixé un objectif ambitieux pour les finances publiques françaises en déclarant viser un déficit public "le plus près possible de 5%" pour l'année 2025. Cette annonce intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des pressions croissantes sur les finances de l'État et une surveillance accrue des marchés financiers.

L'objectif annoncé par Moscovici représente un défi de taille pour le gouvernement français, qui doit jongler entre la nécessité de réduire le déficit et celle de soutenir une économie encore fragilisée par les séquelles de la crise sanitaire et les tensions géopolitiques mondiales.

Plusieurs enjeux majeurs se dégagent de cette déclaration :

  1. Crédibilité européenne : Avec un objectif de déficit proche de 5%, la France cherche à rassurer ses partenaires européens sur sa volonté de respecter les règles budgétaires de l'UE, temporairement assouplies pendant la pandémie mais qui devraient être réactivées prochainement.
  1. Maîtrise de la dette publique : La réduction du déficit est cruciale pour stabiliser, voire réduire, le niveau de la dette publique française, qui a atteint des sommets historiques ces dernières années.
  2. Équilibre entre rigueur et croissance : Le gouvernement devra trouver un équilibre délicat entre les mesures d'austérité nécessaires pour atteindre cet objectif et le maintien d'un soutien suffisant à l'économie pour ne pas compromettre la reprise.
  1. Réformes structurelles : L'atteinte de cet objectif nécessitera probablement des réformes profondes dans plusieurs domaines, notamment les retraites et l'assurance chômage, sujets politiquement sensibles.

La déclaration de Moscovici intervient alors que les taux d'emprunt de la France connaissent une hausse significative sur les marchés financiers. Cette tendance reflète une certaine nervosité des investisseurs quant à la trajectoire des finances publiques françaises et souligne l'importance de signaux clairs en matière de discipline budgétaire.

Les économistes sont partagés sur la faisabilité de cet objectif. Certains estiment qu'il est ambitieux mais réalisable, tandis que d'autres le jugent trop optimiste compte tenu des défis économiques actuels. La réalisation de cet objectif dépendra en grande partie de la croissance économique, des recettes fiscales et de la capacité du gouvernement à maîtriser les dépenses publiques.

L'annonce de Moscovici a également des implications politiques importantes. Elle intervient à un moment où le gouvernement prépare le budget 2025, et pourrait influencer les arbitrages budgétaires à venir. Elle pourrait également raviver les débats sur la politique économique au sein de la classe politique française, entre les partisans d'une plus grande rigueur budgétaire et ceux qui privilégient le soutien à la croissance et aux dépenses sociales.

Au niveau international, cette déclaration est suivie de près par les institutions financières et les agences de notation. La capacité de la France à tenir cet engagement aura un impact sur sa notation souveraine et, par extension, sur le coût de sa dette.

En conclusion, l'objectif fixé par Pierre Moscovici représente un défi majeur pour les finances publiques françaises. Sa réalisation nécessitera une gestion rigoureuse des dépenses, des réformes structurelles courageuses et une croissance économique soutenue. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer la faisabilité de cet objectif et ses implications pour l'économie française.