Au moins quinze personnes ont été tuées et plusieurs blessées par les forces de sécurité de répression, lors des manifestations anti-putsch survenues ce mercredi 17 novembre à Khartoum.
Les répressions sanglantes continuent à Khartoum. Alors que les populations sont déterminées à faire couler le général Abdel Fattah al-Burhane et toute sa bande qui sont au pouvoir depuis le 25 octobre dernier, les forces de l'ordre ainsi que l'armée sont mobilisées pour faire des représailles dans le but de les empêcher d'atteindre leur objectif.
Ce mercredi, au moins quinze manifestants anti-putsch ont été tués par balles et plusieurs d'entre eux grièvement blessés suite à une manifestation qui a eu lieu à Khartoum. Avec ces nouveaux décès, le bilan provisoire des morts est porté à trente-trois et des centaines de blessés.
La société civile soudanaise s'indigne des méthodes barbares utilisées par les forces de l'ordre contre les manifestants. Selon un syndicat des médecins, de nombreuses victimes ont été fauchées par des balles qui visaient la tête, le torse ou le cou des manifestants. Il martèle également que les hommes du général Burhan ont pourchassé certaines personnes dans les hôpitaux et ont tiré des gaz lacrymogènes sur les blessés et les ambulances.
<< Aujourd'hui, la répression est très féroce. Il y a eu beaucoup de violence, des grenades lacrymogènes et assourdissantes ont été jetées sur les manifestants dont plusieurs d'entre eux arrêtés à Khartoum >>, avait déclaré un manifestant à l'AFP. Pour stopper définitivement ces manifestations, les rafles continuent et certaines personnes sont arrêtées à l'instar du chef de bureau du média Al-Jazeera, Al-Moussalmi al-Kabbachi finalement relâché mardi.
Les manifestations des populations ont multiplié ces dernières semaines au Soudan depuis que le général Abdel Fattah al-Burhane a décidé de dissoudre toutes les institutions du pays et ordonné les arrestations de la plupart des civils avec lesquels il partageait le pouvoir depuis la chute de l'ancien gouvernement.
La communauté internationale a multiplié les sanctions contre le régime du général Burhan ce dernier temps, mais rien ne semble lui faire marche en arrière. Le nouveau homme fort du Soudan veut à tout prix diriger le pays pour rétablir l'ordre. Ainsi, Washington à travers son secrétaire d'Etat Anthony Blinken qui est en visite à Nairobi au Kenya a annoncé être prêt à soutenir de nouveau le Soudan si l'armée remet le train sur les rails.
Yaouba Mamadou