À l’approche du pont du 8 mai, la France se prépare à vivre une nouvelle crise dans les transports ferroviaires. Les deux principaux syndicats de la SNCF, la CGT-Cheminots et SUD-Rail, ont déposé des préavis de grève qui couvrent la semaine du 5 au 11 mai, période de très forte affluence dans les gares françaises. Ce mouvement social, motivé par la dégradation des conditions de travail et la question des primes, inquiète autant les voyageurs que les professionnels du tourisme.
Une mobilisation syndicale d’ampleur
La CGT-Cheminots a appelé les contrôleurs et conducteurs à la grève dès le lundi 5 mai, étendant ainsi le mouvement sur toute la semaine du pont du 8 mai, tandis que SUD-Rail cible particulièrement les 9, 10 et 11 mai. À ces appels s’ajoute le soutien du collectif national ASCT, à l’origine de précédentes grèves très suivies, comme celles de Noël 2022 et février 2024.
Les revendications portent principalement sur :
- L’augmentation et la refonte de la prime de « traction » pour les conducteurs, afin qu’elle ne soit plus amputée en cas de maladie ou d’inaptitude, et l’instauration d’une prime de technicité selon la nature des trains conduits.
- Une revalorisation d’au moins 100 euros de la prime de travail des contrôleurs.
- Une meilleure organisation du travail, notamment pour éviter les changements de planning de dernière minute qui génèrent stress et désorganisation.
Un impact redouté sur les voyageurs et l’économie
Des centaines de milliers de voyageurs sont attendus dans les trains cette semaine-là, et beaucoup redoutent de voir leurs déplacements annulés ou fortement perturbés. Les professionnels du tourisme, pour qui les ponts de mai sont cruciaux, craignent une vague d’annulations et une perte de chiffre d’affaires.
Face à l’incertitude, de nombreux usagers anticipent déjà en se tournant vers d’autres modes de transport. Les compagnies de bus enregistrent une hausse de plus de 20 % des réservations pour les week-ends de mai, tandis que le covoiturage séduit de plus en plus de Français, soucieux d’éviter les aléas du rail.
Dialogue social au point mort
Les négociations entre la direction de la SNCF et les syndicats sont actuellement dans l’impasse. Le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, a souligné que la compagnie ne pouvait « vraiment pas se permettre une grève » dans un contexte d’ouverture à la concurrence et de forte demande. Il met en garde contre le risque de voir les clients se tourner vers la concurrence et ne pas revenir, ce qui aurait un impact sur les investissements et les dividendes des cheminots.
Quelles alternatives pour les usagers ?
En cas de maintien de la grève, les prévisions de trafic seront communiquées la veille du départ à partir de 17h via les canaux officiels de la SNCF (site, application, notifications). Des mesures commerciales spécifiques, telles que l’échange ou l’annulation sans frais des billets, pourraient être mises en place pour limiter la gêne occasionnée.
Conclusion
La grève SNCF du mois de mai 2025 s’annonce comme un test majeur pour le dialogue social et la résilience du service public ferroviaire. Entre revendications syndicales et exaspération des voyageurs, ce mouvement pourrait avoir des conséquences durables sur la confiance dans le rail français.