La dérive morale de l'Amérique et l'urgence d'un nouvel ordre mondial

Par Christian Sabba Wilson

Le 5 février 2025, alors que le monde observe avec effroi les actions du président américain Donald Trump, il est temps de tirer la sonnette d'alarme sur la dérive morale de la première puissance mondiale et ses conséquences pour l'ordre international.

Depuis la création des Nations Unies en 1945 et la conférence de Bandung en 1955, qui ont posé les bases d'un monde fondé sur la coopération et le respect mutuel, nous n'avions pas connu une telle régression. Le transfert de migrants vers Guantanamo, annoncé le 4 février, marque un nouveau palier dans le mépris des droits humains, rappelant les heures les plus sombres de l'histoire.

Comment en sommes-nous arrivés là ? La charte de l'Atlantique de 1941 et la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 semblent aujourd'hui n'être que des vestiges d'un passé révolu. L'Amérique de Trump bafoue ouvertement les principes qu'elle a elle-même contribué à établir.

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L'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 a certes ébranlé cet ordre, mais la réponse occidentale s'inscrivait encore dans un cadre moral. Aujourd'hui, c'est la puissance censée incarner ces valeurs qui les piétine sans vergogne.

Notre silence face à la destruction de Gaza en 2023 a ouvert la voie à d'autres dérives. Les menaces de Trump envers le Canada et le Mexique, l'escalade des tensions avec la Chine, rappellent dangereusement les prémices des conflits mondiaux du XXe siècle.

Il est urgent qu'un autre monde émerge de ce chaos, comme l'avait fait la communauté internationale après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Nous ne pouvons laisser un seul homme, fût-il le président des États-Unis, détruire des décennies de progrès moral et diplomatique.

Le monde a besoin d'un nouveau Bandung, d'un nouveau San Francisco, pour réaffirmer notre attachement aux valeurs humanistes et démocratiques, non pas de façon sélective, mais universellement.

L'avenir de notre monde est en jeu. Agissons maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Que cesse le chaos, et qu'un nouvel ordre mondial, plus juste et plus humain, émerge de ces heures sombres, comme il l'a fait en 1945 et 1955.