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Chômage des jeunes – Pourquoi la France ne parvient-elle pas à inverser la tendance ?

Introduction

Le chômage des jeunes reste un défi majeur pour la France en 2025. Malgré les promesses politiques et les réformes successives, le taux de chômage des moins de 25 ans stagne autour de 17 %, bien au-dessus de la moyenne européenne. Cette situation nourrit le malaise social, l’exode des talents et le sentiment d’exclusion d’une partie de la jeunesse. Pourquoi la France ne parvient-elle pas à inverser la tendance ? Quelles sont les causes structurelles et les pistes d’action ? Omondo propose une analyse approfondie de ce fléau persistant.

Un constat alarmant et persistant

Depuis la crise financière de 2008, le chômage des jeunes en France n’est jamais revenu à son niveau d’avant-crise. Les périodes de reprise économique n’ont pas suffi à résorber le stock de jeunes sans emploi, ni à corriger les inégalités d’accès au marché du travail. La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation, frappant particulièrement les emplois précaires et les secteurs employant traditionnellement des jeunes (restauration, événementiel, tourisme).

Les causes profondes du chômage des jeunes

  1. Un système éducatif inadapté

Le système scolaire français peine à préparer les jeunes au marché du travail. L’orientation reste souvent subie, les filières professionnelles sont dévalorisées, et le lien entre entreprises et établissements d’enseignement demeure trop faible. Résultat : de nombreux jeunes sortent du système sans diplôme ou avec des compétences peu adaptées aux besoins des entreprises.

  1. Le poids des discriminations

L’origine sociale, le lieu de résidence ou le patronyme continuent d’influencer fortement l’accès à l’emploi. Les jeunes issus des quartiers populaires ou de l’immigration sont surreprésentés parmi les chômeurs. Les stages et réseaux familiaux, essentiels pour décrocher un premier emploi, sont inégalement répartis.

  1. Un marché du travail rigide

Le marché du travail français est marqué par la dualité : d’un côté, des CDI protégés ; de l’autre, des CDD, intérims et contrats précaires. Les employeurs hésitent à embaucher durablement des jeunes, préférant multiplier les stages ou contrats courts. Les jeunes peinent à franchir le seuil du premier emploi stable.

  1. L’inadéquation entre offre et demande

Les entreprises peinent à recruter dans certains secteurs (bâtiment, hôtellerie, numérique) tandis que des milliers de jeunes restent sans emploi. Le manque de mobilité, la méconnaissance des métiers et l’absence d’accompagnement personnalisé aggravent le décalage.

 

Les politiques publiques à l’épreuve

Depuis vingt ans, les gouvernements successifs ont multiplié les dispositifs : emplois d’avenir, garantie jeunes, apprentissage, aides à l’embauche, réforme de l’assurance chômage. Si certains programmes ont eu des effets positifs localement, l’absence de stratégie globale, la complexité des dispositifs et le manque de suivi limitent leur impact.

Le développement de l’apprentissage est souvent cité comme une réussite : en 2024, plus de 900 000 contrats d’apprentissage ont été signés. Mais cette dynamique ne profite pas à tous les publics, et l’insertion reste difficile pour les moins qualifiés.

Les attentes et initiatives de la jeunesse

Face à la précarité, de nombreux jeunes choisissent l’entrepreneuriat, l’économie sociale et solidaire ou l’engagement associatif. Les plateformes numériques facilitent la création d’activité, mais la concurrence est rude et les protections sociales faibles.

Les mouvements étudiants et lycéens réclament une réforme profonde de l’orientation, une meilleure reconnaissance des compétences et une sécurisation des parcours. Le débat sur le revenu universel ou l’allocation d’autonomie revient régulièrement dans l’actualité.

Pistes d’action pour sortir de l’impasse

Réformer l’orientation et valoriser les filières professionnelles : renforcer les liens entre écoles, universités et entreprises, accompagner les jeunes dans la découverte des métiers.

Lutter contre les discriminations à l’embauche : généraliser le CV anonyme, renforcer les contrôles et les sanctions, promouvoir la diversité dans les entreprises.

Simplifier les dispositifs et accompagner les jeunes : un guichet unique, un accompagnement personnalisé et un suivi sur la durée.

Favoriser la mobilité et l’accès au logement : lever les freins géographiques, soutenir l’accès au logement pour faciliter la prise de poste.

Développer l’apprentissage et la formation continue : ouvrir l’apprentissage à tous les niveaux, encourager la reconversion et la montée en compétences.

Conclusion

Le chômage des jeunes n’est pas une fatalité. Il exige une mobilisation collective, une refonte des politiques publiques et une valorisation des talents de la jeunesse. La France ne pourra relever le défi de la cohésion sociale et du dynamisme économique sans offrir à ses jeunes une véritable place dans la société. Omondo continuera d’explorer les solutions et de donner la parole à ceux qui inventent l’avenir.

 

OMONDO SOCIÉTÉ - La Meurthe-et-Moselle lance un revenu jeunes expérimental

Dans une initiative novatrice, le département de la Meurthe-et-Moselle devient le premier en France à expérimenter un "revenu jeunes". Cette aide financière de 500 euros mensuels vise à soutenir les jeunes en difficulté économique qui ne sont pas éligibles aux autres dispositifs d'aide existants.

Modalités de l'expérimentation

  • Durée : trois ans
  • Montant : 500 euros par mois
  • Critères d'éligibilité : jeunes ayant peu ou pas de revenus

Objectifs et enjeux

Cette expérimentation soulève plusieurs questions :
  • Impact sur l'insertion professionnelle des jeunes bénéficiaires
  • Coût pour les finances départementales
  • Possibilité d'extension à d'autres départements en cas de succès
Ce dispositif s'inscrit dans un débat plus large sur les politiques de soutien à la jeunesse en France, notamment dans un contexte de précarité croissante chez les 18-25 ans.