La commission européenne a proposé ce dimanche 18 septembre au États membres de suspendre quelque 7,5 milliards d'euros de financements européens à la Hongrie, en raison des risques liés à la corruption en attendant la mise en oeuvre des réformes. "La Hongrie s'est engagée à informer la commission de la mise en oeuvre des mesures pour remédier à la situation d'ici le 19 novembre. "Nous réévaluerons la situation et agirons en conséquence" a déclaré le commissaire européen au budget Johannes Hahn lors d'une conférence de presse, relate l'AFP.
Des milliers de personnes se sont mobilisés à Budapest en Hongrie pour protester contre la corruption observée dans le gouvernement de Viktor Orban. Ils ont réaffirmé leur soutien à Peter Magyar, un ex proche du pouvoir devenu aujourd'hui l'un des détracteurs féroces du gouvernement qui ambitionne défier le dirigeant nationaliste. La protestation qui alimente actuellement la politique hongroise a été convoquée par l'avocat Peter Magyar.
Ce lundi 03 octobre, le Parlement hongrois a adopté, des mesures anti-corruption destinées à calmer les craintes de la Commission européenne, qui empêchent des milliards d'euros de fonds dans l'attente de réformes sur l'État de droit à Budapest. Ces assouplissements ont été adoptés à une large majorité. L'un des ajouts doit permettre aux citoyens de porter plainte devant les tribunaux s'ils croient que le parquet a injustement mis fin à une enquête pour corruption. Un second texte vise à renforcer la transparence du processus législatif. L'État escompte convaincre Bruxelles de rouvrir des finances.
Contexte Politique
- La Hongrie fait face à une crise financière majeure après avoir été définitivement privée d'un milliard d'euros de fonds européens par Bruxelles. Cette décision fait suite à des préoccupations concernant l'État de droit et la corruption au sein du gouvernement hongrois dirigé par Viktor Orbán.
Les Raisons de la Sanction
- L'Union européenne avait déjà gelé une partie des 19 milliards d'euros destinés à Budapest en raison de manquements aux normes démocratiques et aux valeurs fondamentales de l'UE. Le gouvernement hongrois a été accusé de restreindre la liberté de la presse, d'affaiblir le système judiciaire et de mener des politiques discriminatoires envers certaines minorités.
- Cette situation a suscité des réactions mitigées au sein du pays, certains soutenant que ces sanctions sont injustes et motivées par des raisons politiques, tandis que d'autres estiment qu'elles sont nécessaires pour maintenir l'intégrité de l'Union européenne.
Impact Économique
- La perte de ce financement aura des conséquences significatives sur l'économie hongroise, déjà affectée par une inflation élevée et une croissance stagnante. De nombreux projets d'infrastructure et programmes sociaux risquent d'être retardés ou annulés en raison du manque de ressources financières.
- Les experts préviennent que cette situation pourrait exacerber les tensions sociales au sein du pays, avec un risque accru de mécontentement populaire face aux difficultés économiques croissantes.
Réactions du Gouvernement
- En réponse à cette décision, le gouvernement hongrois a exprimé sa frustration envers l'Union européenne, accusant Bruxelles d'ingérence dans ses affaires internes. Viktor Orbán a promis de défendre la souveraineté nationale et a appelé ses partisans à rester unis face à ces défis extérieurs.
- Cependant, certains analystes estiment que cette crise pourrait également ouvrir la voie à une réforme nécessaire au sein du pays pour répondre aux préoccupations soulevées par l'UE concernant l'État de droit.
Perspectives Futures
- L'avenir économique de la Hongrie dépendra en grande partie de sa capacité à répondre aux exigences posées par Bruxelles pour débloquer les fonds européens restants. Une coopération constructive avec l'Union européenne sera essentielle pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation économique.
- À long terme, cette crise pourrait également influencer le paysage politique hongrois, incitant certains partis d'opposition à capitaliser sur le mécontentement populaire face aux difficultés économiques liées aux sanctions européennes.
Un rapport estimant que la Hongrie de Viktor Orban n'était plus une véritable démocratie, a été adopté ce 15 septembre à Strasbourg, par le Parlement européen réuni, mais plutôt "un régime composé de dictature électorale".
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, connu pour ses positions controversées, voit dans les récents événements politiques en Europe un signe de changement imminent. Ses déclarations récentes soulèvent des questions sur l'avenir de l'Union européenne et ses relations avec l'Ukraine.
Un optimisme provocateur
À l'occasion de la prise de la présidence tournante de l'UE par la Hongrie, Orban a exprimé son "optimisme" suite aux résultats du Rassemblement National en France. Il y voit un signe que "les choses ne peuvent pas continuer ainsi à Bruxelles" et que "les gens veulent du changement". Cette interprétation des événements politiques européens s'inscrit dans la rhétorique anti-establishment d'Orban, qui n'hésite pas à critiquer ouvertement ce qu'il appelle "l'élite technocratique bruxelloise".
Des bouleversements à venir en Europe ?
Les propos d'Orban laissent entrevoir la possibilité de changements significatifs dans le paysage politique européen :
- Un possible renversement des alliances traditionnelles au sein de l'UE.
- Une remise en question des politiques actuelles de l'Union, notamment sur l'immigration et l'état de droit.
- Un renforcement potentiel des mouvements eurosceptiques et nationalistes.
L'Ukraine, un sujet de discorde
La position d'Orban sur le conflit en Ukraine contraste fortement avec celle de la majorité des pays de l'UE :
- Il refuse de soutenir militairement Kiev.
- Il maintient des liens étroits avec la Russie de Vladimir Poutine.
- Il plaide pour des négociations de paix, remettant en question la stratégie actuelle de l'UE.
Cette approche pourrait influencer la politique de l'UE envers l'Ukraine pendant la présidence hongroise, potentiellement en faveur d'une désescalade et de négociations.
Un leadership controversé
La présidence hongroise de l'UE s'annonce tumultueuse. Orban, qui emprunte le slogan "Make Europe Great Again" à Donald Trump, se positionne comme un leader alternatif au sein de l'Union. Son approche non-conformiste et ses liens avec des dirigeants comme Xi Jinping soulèvent des inquiétudes quant à l'orientation future de l'UE. Alors que l'Europe fait face à de multiples défis, de la guerre en Ukraine à la crise économique, la vision d'Orban pour l'avenir du continent pourrait gagner en influence. Reste à voir si ses idées trouveront un écho au-delà de ses alliés traditionnels et si elles pourront réellement "changer la donne" en Europe.