Přejít na hlavní obsah

Dossier Omondo Visons – L’Allemagne depuis Friedrich Merz, le nouveau chancelier :

Dossier Omondo Visons  – L’Allemagne depuis Friedrich Merz, le nouveau chancelier :

retour vers l’interventionnisme et l’affirmation militaire de la puissance allemande ?

Introduction : L’Allemagne de Friedrich Merz, entre rupture et continuité

L’élection de Friedrich Merz à la chancellerie allemande a marqué le début d’une nouvelle ère pour la République fédérale et pour l’Europe. Après les années de stabilité et de prudence sous Angela Merkel puis Olaf Scholz, Merz incarne le retour d’une Allemagne assumant plus ouvertement ses responsabilités stratégiques, militaires et diplomatiques. Dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine, la montée des tensions au Proche-Orient, et la redéfinition des équilibres mondiaux, l’Allemagne de Merz s’affirme comme un acteur central, prêt à intervenir et à soutenir ses alliés, notamment Israël face à l’Iran. Ce dossier analyse les ressorts, les ruptures et les enjeux de ce nouveau cap, à la lumière de l’histoire, des débats intérieurs et des attentes européennes.

  1. Friedrich Merz : un chancelier de rupture et d’affirmation

Friedrich Merz, chef de file de la CDU, s’est imposé comme le visage d’une droite allemande décomplexée, prônant un retour à l’orthodoxie budgétaire, à la défense des intérêts nationaux et à une politique étrangère plus assertive. Son accession au pouvoir s’est accompagnée d’un discours de fermeté sur la sécurité, la souveraineté et la nécessité pour l’Allemagne de « prendre sa part » dans la défense de l’ordre international. Merz a clairement affiché sa volonté de rompre avec la culture de la retenue militaire héritée de l’après-guerre, tout en réaffirmant l’ancrage européen et transatlantique de l’Allemagne.

  1. L’Allemagne face à la guerre en Ukraine : leadership assumé et soutien militaire accru

La guerre en Ukraine a été le premier grand test du chancelier Merz. Sous sa direction, l’Allemagne a accéléré la livraison d’armes lourdes à Kiev, y compris des systèmes de défense antiaérienne, des chars Leopard et, après de longs débats, l’éventuelle livraison de missiles Taurus. Cette décision, qui a suscité la colère de Moscou et menacé de « ruiner complètement » les relations russo-allemandes, symbolise le virage stratégique de Berlin. Merz a justifié ce choix par la nécessité de défendre la sécurité européenne, de soutenir la souveraineté ukrainienne et de montrer que l’Allemagne n’est plus un « géant économique mais un nain militaire »1.

Ce leadership assumé a été salué par les alliés de l’OTAN, mais a aussi suscité des débats internes sur le risque d’escalade et la capacité de l’Allemagne à assumer un rôle de puissance militaire. Les critiques, notamment à gauche et dans certains milieux intellectuels, rappellent les traumatismes de l’histoire allemande et appellent à la prudence. Mais Merz, fort d’une opinion publique de plus en plus consciente des menaces extérieures, a su imposer l’idée que la sécurité du continent passe par un engagement allemand sans ambiguïté.

En Allemagne, le nouveau chancelier Friedrich Merz déjà sous pression

 

III. Soutien à Israël face à l’Iran : l’Allemagne dans l’axe occidental

Un autre marqueur du nouveau cap allemand est le soutien explicite à Israël dans le contexte des tensions croissantes avec l’Iran. Après les frappes israéliennes contre des infrastructures iraniennes et la multiplication des attaques de drones et de missiles, Friedrich Merz a pris position sans équivoque : « La sécurité d’Israël fait partie de la raison d’État allemande. Nous ne laisserons pas Israël seul face aux menaces existentielles. » Ce soutien s’est traduit par une coopération renforcée en matière de renseignement, de défense antimissile et de diplomatie, ainsi que par un plaidoyer actif pour des sanctions européennes contre l’Iran.

Ce positionnement, qui s’inscrit dans la continuité de la politique allemande depuis la Shoah, est aussi le reflet d’une volonté de s’aligner sur les États-Unis et de peser dans la recomposition du Proche-Orient. Il place l’Allemagne au cœur des débats sur la sécurité régionale, la non-prolifération et la lutte contre le terrorisme, tout en exposant Berlin à des critiques de la part de certains partenaires européens plus prudents ou critiques de la politique israélienne.

  1. Réarmement et modernisation de la Bundeswehr : la fin du tabou allemand

Sous l’impulsion de Merz, l’Allemagne a lancé un vaste programme de modernisation de la Bundeswehr, avec une augmentation inédite du budget de la défense (atteignant 2 % du PIB), l’acquisition de nouveaux équipements et la participation accrue aux missions de l’OTAN. Le chancelier a plaidé pour une « armée capable d’agir », dotée de moyens technologiques de pointe et prête à intervenir en cas de crise. Cette transformation vise à répondre aux attentes des alliés, à rassurer les pays d’Europe centrale et orientale, et à doter l’Allemagne des moyens de sa nouvelle ambition stratégique.

Le débat sur le réarmement n’est pas sans tensions : il ravive les débats sur le pacifisme, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et la place de l’armée dans la société. Mais Merz a su convaincre une majorité de l’opinion que la sécurité, la souveraineté et la crédibilité internationale de l’Allemagne exigent ce changement de paradigme.

  1. Interventionnisme et diplomatie active : l’Allemagne moteur de l’Europe de la défense ?

L’affirmation militaire de l’Allemagne s’accompagne d’une volonté de relancer l’Europe de la défense. Merz plaide pour une mutualisation des capacités, une coopération industrielle renforcée (notamment avec la France et l’Italie), et une autonomie stratégique accrue vis-à-vis des États-Unis. Berlin s’engage dans les missions européennes au Sahel, en Méditerranée et dans les Balkans, tout en appelant à une répartition plus équitable des charges et à une coordination accrue des politiques de sécurité.

Ce volontarisme suscite autant d’adhésion que de méfiance chez les partenaires européens. Si la France voit dans l’Allemagne de Merz un allié pour relancer la défense européenne, d’autres pays redoutent une montée en puissance allemande qui pourrait déséquilibrer l’UE. La clé du succès réside dans la capacité de Berlin à conjuguer puissance et responsabilité, à éviter toute tentation hégémonique et à inscrire son action dans un cadre multilatéral.

L'Europe pourra de nouveau compter sur l'Allemagne, affirme le prochain chancelier  Friedrich Merz | Euronews

 

  1. Les défis internes : opinion publique, histoire et cohésion nationale

Le retour à l’interventionnisme militaire n’est pas sans risques pour la cohésion allemande. Les débats sur la mémoire, le pacifisme et la place de l’armée restent vifs, notamment dans les Länder de l’Est et chez les jeunes générations. Merz doit composer avec une société pluraliste, où les attentes en matière de sécurité côtoient les inquiétudes sur le coût budgétaire, les risques d’engagements extérieurs et la compatibilité avec les valeurs démocratiques. La réussite du nouveau cap dépendra de la capacité à associer la société civile, à renforcer l’éducation à la citoyenneté et à garantir la transparence des choix stratégiques.

VII. Les limites et les risques du nouveau cap allemand

Si l’Allemagne de Merz gagne en influence, elle s’expose aussi à des défis majeurs : surenchère militaire, tensions avec la Russie et la Chine, divisions internes à l’UE, et nécessité de préserver l’équilibre entre puissance et responsabilité. Les risques de dérive budgétaire, de perte de contrôle sur les engagements extérieurs ou de réactions nationalistes ne sont pas à négliger. La réussite du pari allemand dépendra de la capacité à rassurer les partenaires, à dialoguer avec l’opinion et à inscrire l’action militaire dans une stratégie globale et démocratique.

Conclusion : L’Allemagne de Friedrich Merz, une puissance en mutation

L’arrivée de Friedrich Merz à la chancellerie marque un tournant historique pour l’Allemagne et pour l’Europe. Son choix d’assumer un rôle de puissance militaire, de soutenir Israël face à l’Iran, et de relancer l’Europe de la défense, ouvre de nouvelles perspectives mais aussi de nouveaux défis. Pour Omondo, il s’agit d’analyser les ressorts, les enjeux et les conséquences de ce retour à l’interventionnisme, à l’heure où l’Europe cherche un nouvel équilibre entre puissance, solidarité et responsabilité.

 

Pin It

VOUS POUVEZ AUSSI AIMER

Trump relance la guerre des tarifs avec l’Inde : Risque d’escalade mondiale
7. srpen 2025
Introduction L’administration américaine a surpris la communauté internationale en annonçant…
Macron défie Alger : La tension redéfinit la relation franco-algérienne
7. srpen 2025
Introduction La relation diplomatique entre la France et l’Algérie, déjà complexe, vient de…
Ambassadeur américain accuse la France de « donner une victoire aux nazis » en reconnaissant l’État palestinien – Une polémique diplomatique explosive
30. červenec 2025
Introduction : Un coup de tonnerre diplomatique entre alliés historiques La reconnaissance…